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Geschlecht hat Methode

Ansätze und Perspektiven in der Frauen- und Geschlechtergeschichte

Beiträge der 9. Schweizerischen Historikerinnentagung 1998

Schweizerische Historikerinnentagungen / Schweizerische Tagung für Geschlechtergeschichte, Band 9
Broschur
1999. 332 Seiten
ISBN 978-3-905313-25-3
CHF 48.00 / EUR 27.00 
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In der aktuellen Frauen- und Geschlechtergeschichte herrscht Konsens darüber, dass Geschlecht als analytische und relationale Kategorie in jede Forschung mit einbezogen werden muss. Wie sich indes die Berücksichtigung von Geschlecht in der konkreten Geschichtsschreibung jeweils zeigt und welche Kriterien darüber Aufschluss geben, ob Geschlecht angemessen reflektiert wird, darin sind sich die HistorikerInnen nicht einig. Da Frauen- und Geschlechtergeschichte einen wissenschaftlich innovativen Platz innerhalb der Geschichtsschreibung beansprucht, ist es wichtig, das facettenreiche methodische Vorgehen kritisch zu hinterfragen und dadurch zu präzisieren. 26 HistorikerInnen aus der Schweiz, Deutschland und Österreich thematisieren ihr methodisches Vorgehen: Diskursanalyse, Biographieforschung, Ideengeschichte, Oral History, dekonstruktivistische Ansätze, sozialwissenschaftliche Fallstudien etc.
Mit Beiträgen von Jost Aregger, Sybille Brändli, Andrea Griesebner, Dietlind Huechtker, Ulrike Jureit, Elke Kleinau, Marietta Meier, Uta C. Schmidt, Regula Stämpfli, Brigitte Studer, Regina Wecker, Beatrice Ziegler.



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Besprechungen

Selon l'historienne bernoise Brigitte Studer, dont l'article ouvre ce recueil, après deux décennies de développement, l'histoire des rapports de genre (Geschlechtergeschichte) n'a plus à légitimer son existence. Au contraire, elle est devenue une «partie intégrante des sciences historiques». En un mot, la dimension du genre apparaît comme une catégorie incontournable et fondamentale, en Suisse comme dans le reste de l'Europe. Ce constat d'une histoire des rapports de genre solidement ancrée sert de point d'appui au collectif d'historiennes responsables de l'édition du recueil Geschlecht hat Methode. Durant la neuvième session de la journée d'études des historiennes suisses qui s'est déroulée à Berne en février 1998, il s'agissait en effet moins de dresser un nouvel état des lieux de la recherche sur une thématique précise – comme cela avait déjà été le cas lors de rencontres précédentes – que d'ouvrir une réflexion méthodologique approfondie. Cette insistance sur la méthodologie s'inscrit dans un débat plus large qui dépasse largement les frontières du champ historique suisse et que l'on retrouve par exemple dans les actes du colloque international «L'histoire sans les femmes est-elle possible?» qui s'est déroulé en novembre 1997 à Rouen (cf. compte-rendu). Comment la catégorie du genre est-elle utilisée par les historiennes dans leur travail quotidien? De quelle manière ce concept peut-il être articulé avec des notions telle que la classe et/ou l'appartenance ethnique? Comment aborder d'un point de vue de genre des concepts apparemment «sexuellement neutres» comme la pauvreté ou l'Etat? Est-il possible de cerner les multiples méthodes de travail actuelles des historiens et des historiennes dans le domaine de l'histoire des genres? Outre les introductions de Brigitte Studer et des Allemandes Ulrike Jureit (sur la problématique de l'histoire orale) et Elke Kleinau (sur les tensions entre histoire sociale et analyse des discours), les contributions de jeunes chercheuses et chercheurs réunies dans Geschlecht hat Methode tentent de se confronter à ces questions et forment autant de repères sur la variété des études et des approches genre en Suisse. Ce parcours à la fois riche et quelque peu éclaté nous mène de l'histoire du quotidien des femmes, aux dimensions sexuées des pratiques et des discours médicaux, juridiques et eugéniques, en passant par la question de l'insertion différenciée des femmes sur le marché du travail durant l'entre-deux-guerres, les luttes récentes des infirmières bernoises, le thème crucial de la violence extrême infligée aux femmes lors du dernier conflit mondial, ou encore le rapport des femmes à la religiosité. L'intérêt des approches genre apparaît le plus clairement lorsque les contributions du recueil se répondent et se complètent, à l'instar des quatre articles issus du workshop sur la problématique «Eugénisme – Genre – Etat». Que ce soit par le biais de l'étude de la stérilisation ou de la sélection psychiatrique en vue de l'obtention des droits de bourgeoisie, ces analyses soulignent le rôle clé des discours et des pratiques eugénistes dans le contrôle et la répression sociale des femmes, mais aussi leur contribution à la définition du genre et du corps féminin. C'est ce type de travaux et de réflexions menées dans des collectifs dynamiques qui donnent raison aux éditrices du recueil, lorsque ces dernières insistent sur le fait que l'histoire des genres n'est pas une «spécialité», à laquelle les historiens et les historiennes peuvent adhérer ou pas, mais une dimension constitutive de toute étude historique. Quelle que soit la «méthode» adoptée, c'est bien la mise en relation du concept de genre avec d'autres catégories, telles que la classe sociale ou encore l'appartenance ethnique, qui apparaît en fin de compte comme une voie toujours prometteuse et enrichissante pour l'histoire des rapports de genre, ou plutôt des rapports sociaux de sexe.

Matthieu Leimgruber (Lausanne)

traverse – Zeitschrift für Geschichte – Revue d'historie 2000 / 01